critique la SAAQ
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La Fondation des accidentés de la route
La Tribune Actualités, vendredi 23 janvier 2004, p. B7
Delisle, Norman PC
Québec - Des accidentés de la route dénoncent vertement la Société d'assurance automobile du Québec (SAAQ).
"Si c'était une police d'assurance privée, on aurait tous déjà changé de compagnie d'assurance, Je peux vous le garantir", a déclaré hier le porte-parole de la Fondation des accidentés de la route, Eric Sicotte.
Ce dernier témoignait devant la commission parlementaire qui étudie la réforme de la justice administrative.
"L'objectif de la SAAQ, c'est d'indemniser les victimes d'accidents de la route, mais c'est clair qu'on a perdu cet objectif-là. C'est un objectif qui est bafoué, qui est totalement ignoré", a dit M. Sicotte.
"Les gens qui se battent contre la SAAQ sont traités comme des usurpateurs du système, comme des gens qui veulent utiliser un système et faire des sous au lieu de se faire traiter comme des victimes, des clients dans un service à la clientèle rigoureux et normal", a-t-il poursuivi.
La Fondation, créée il y a 10 ans, défend des accidentés de la route aux prises avec des difficultés à se faire indemniser par la SAAQ.
M. Sicotte a raconté que les victimes doivent se mesurer avec les médecins de la S.A.Q. De plus, il déplore que l'organisme n'ait pas d'ombudsman pour y défendre les accidentés. Enfin, les recours disponibles aux accidentés insatisfaits sont peu nombreux et les délais sont indus.
M. Sicotte a révélé que les députés sont inondés de lettres de victimes qui se plaignent de la SAAQ. "J'ai Vu des lettres, qui sont adressées à plusieurs députés, des lettres de découragement, une désolation totale. Il y en a qui sont quasi suicidaires", a dit le porte-parole de la Fondation.
La Fondation a relevé des cas de personnes qui doivent attendre jusqu'à cinq ans pour toucher des indemnités à la suite d'un accident routier. "Des gens désespérés, qui sont accidentés et ne sont pas indemnisés, sont souvent sans revenus pour une période de un à cinq ans. Il y en a des cas, qui me viennent à l'idée, où c'est plus de cinq ans", a expliqué M. Sicotte.
Selon la Fondation, la loi d'indemnisation des accidentés de la route "se veut large et libérale": On déplore en conséquence qu'elle soit "malheureusement interprétée de façon stricte, rigoureuse, à coup d'expertises médicales qui coûtent 800 $ et plus".
Le député libéral de L'Acadie, Yvan Bordeleau, a reconnu de son côté que la SAAQ faisait l'objet de plusieurs plaintes de citoyens logées auprès des députés.
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e(Y 2004-06-23