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En colère contre la SAAQ

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Le reflet

Victime d’un accident d’auto à La Prairie en septembre 2014, Marc-André Croteau vit aujourd’hui de prestations d’aide sociale parce que la Société d’assurance automobile du Québec ne veut plus l’indemniser et que la douleur l’empêche de travailler.

Lors de l’accident, il attendait à une intersection pour pouvoir effectuer un virage lorsqu’une voiture a embouti la sienne par derrière. L’homme de 33 ans a subi une entorse dorsale qui lui a causé des douleurs au cou et au dos. Il avait à l’époque une entreprise en aménagement paysager.

Jusqu’en mai 2015, il a reçu une indemnité de remplacement de revenu de la SAAQ, qui correspond à un pourcentage de son salaire. La société d’État lui a aussi payé pendant quelques semaines des séances en réadaptation.

Après cette date, la SAAQ a jugé que M. Croteau était suffisamment rétabli et pouvait reprendre le travail. Elle a donc cessé de lui verser une indemnité.

Retour au travail

À l’été 2015, M. Croteau a pris un emploi dans une entreprise d’aménagement paysager et fait des tâches moins exigeantes physiquement comme passer la tondeuse ou enlever des mauvaises herbes. «Ça s’est bien passé», dit-il.

Pendant l’hiver, il a essayé un travail d’assistance routière en voiture afin que ce ne soit pas trop physique, puisque la SAAQ, dit-il, lui avait suggéré ce type d’emploi. Il soutient que lors de sa réorientation de carrière, la société d’État a analysé ses emplois passés.

«J’ai déjà été remorqueur quand je n’avais pas d’enfants. Ça ne marche plus avec mon style de vie, mais la SAAQ a été fermée et m’a dit de faire ça», soutient celui qui réside aujourd’hui à mi-temps à Sainte-Catherine et Châteauguay.

Les limitations physiques de M. Croteau sont reconnues par la SAAQ, assure la porte-parole Audrey Chaput. Elle ajoute que l’emploi de conducteur de dépanneuse a été jugé compatible avec ses capacités.

M. Croteau affirme que sa douleur est revenue et s’est intensifiée en effectuant ce travail. «Ça a descendu dans le nerf sciatique, dans la jambe jusqu’aux orteils. J’ai l’impression d’avoir un clou dans le côté de la jambe», soutient-il.

Son médecin lui a fait passer une imagerie par résonnance magnétique (IRM) lombaire, qui n’avait pas été faite lors de l’accident, soutient M. Croteau. Les résultats démontrent des lésions à trois endroits. Il a fait un rapport de rechute à la société d’État. La demande a été refusée en octobre.

Mme Chaput indique que les informations médicales fournies par l’assuré ne permettaient pas de lier ses douleurs à une rechute et que M. Croteau peut contester la décision.

Plus que le travail

M. Croteau soutient avoir perdu beaucoup des suites de cet accident. «Outre la douleur, j’ai perdu mon logement, ma compagnie, la garde de mes enfants, ma conjointe des dernières années et je dors à peine cinq heures par nuit», dit-il.

Prestataire d’assurance sociale, il ajoute avoir également dû faire une demande pour un panier de Noël afin de pouvoir offrir quelque chose à ses trois enfants de 10 ans, 8 ans et 5 ans.

«C’est dur pour l’orgueil. Ce n’était pas mon but dans la vie ni pour ma famille», affirme-t-il un sanglot dans la voix.

L’homme souhaite que la SAAQ l’aide à se remettre sur pied ou l’aide à retrouver une qualité de vie pour qu’il puisse retravailler éventuellement. Avec les maigres prestations qu’il reçoit, il n’a pas les moyens de se payer de traitements de physiothérapie.

«J’ai travaillé fort toute ma vie. J’avais des buts et là je dois recommencer à zéro», soutient-il.

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