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La bureaucratie tentaculaire
Daniel Proulx, Gatineau Publié le 29 septembre 2010 à 16h11 | Mis à jour le 29 septembre 2010 à 16h11
Un délire bureaucratique sévit en santé. Je ne crois pas cependant que la situation en santé soit unique; des études ont démontré que le Québec compte sur un appareil administratif surdimensionné et peu efficace en comparaison avec, entre autres, le Danemark et la Suède dans les domaines de l'éducation et de la santé.
Il me semble qu'il faudrait se pencher sur les causes de cette situation si on veut donner un coup de barre sinon elle va continuer à se répéter. Le modèle québécois, c'est l'intervention de l'État dans des domaines stratégiques pour la collectivité, finances et investissements, santé, éducation mais aussi des choix spécifiques (SAAQ, SAQ, Loto-Québec). Une constante commune à tous ces ministères et agences, une lourdeur bureaucratique reconnue. Et la bureaucratie consacre une partie de ses ressources à son propre développement et confort qui ne desservent pas sa mission.
Ces inefficacités ne sont pas sans lien avec les dysfonctionnements qui refont surface: la corruption et la collusion dans le domaine de la construction, le favoritisme et le népotisme dans les nominations gouvernementales, les illégalités commises dans le financement des partis politiques. Et on ne réussit plus à créer et réaliser de grands projets (CHUM et autres).
C'est sans surprise qu'un sondage démontrait hier que l'intérêt pour l'entrepreneurship est plus bas au Québec que dans les autres provinces; on y a moins développé l'esprit d'initiative et d'entreprise. Notre biais pro-État a créé une culture de bureaucratie tentaculaire qui a bloqué toutes les tentatives d'allègement et de décentralisation.
Les fournisseurs de service en première ligne ne sont pas suffisamment au coeur des préoccupations des strates de gestion superposées. Le modèle québécois ne s'est pas renouvelé et a suscité l'émergence d'une société bloquée. Ce qui se passe en santé est une illustration de notre immobilisme collectif.