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Des bonis mérités

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Le président de la SAAQ se défend

TVA Nouvelles

| Publié le 22 mars 2010 à 17:04 - Mis à jour le 22 mars 2010 à 22:35

Le président de la Société de l’assurance automobile du Québec défend les primes accordées aux cadres supérieurs de la SAAQ. Une politique de rémunération qui donne des résultats, selon John Harbour.

Avant 2007, il n’existait pas de bonis aux cadres. En 2008, ces bonis ont tout simplement explosé. Des documents obtenus par le Journal de Montréal révèlent qu’en 2008 les cadres supérieurs ont vu leurs primes augmenter dans des proportions variant de 76 à 285% selon les cas.

Le président de la SAAQ, John Harbour, estime que ces primes sont un investissement qui a rapporté. «En plaçant la rémunération à 80% de la cible, le 20% de bonis qu’on paye, c’est du salaire», affirme M. Harbour. «Le cadre doit le justifier, c’est pas intégré à la masse salariale, l’année suivante, il doit se requalifier», conclut-il.

Monsieur Harbour, dont le mandat à la tête de la SAAQ s’achève cette année, fait valoir que ses politiques ont permis de redresser la situation financière de la Société.

Beaucoup d’argent


John Harbour a vu sa prime annuelle doubler en un an, passant de 9000$ en 2007 à 19 000$ en 2008. Même chose pour la vice-présidente et directrice du Fonds d'assurance, Nathalie Tremblay, dont le boni a dépassé 31 000$.

Mais, avec 45 084$, c'est le vice-président aux technologies de l'information, Michel Léveillé, qui a empoché la plus importante prime. Ce montant est près de quatre fois plus que ce qu’il avait reçu pour l’année 2007. M. Léveillé a été responsable en 2008 de superviser la création du permis de conduire Plus. Ce document avec carte à puce permet de traverser la frontière américaine sans passeport.

L'’opposition en colère

Les partis d’opposition sont en colère. D’autant plus que le président Harbour a déclaré que les primes doivent être liées aux performances, et non pas au contexte économique.

Cette déclaration a fait bondir les députés du Parti québécois et de l’ADQ. Ils trouvent ces bonis indécents alors que le gouvernement est en déficit et qu’il songe à augmenter les tarifs en tous genres pour redresser ses finances.

Décourageant

Le président du Comité d'action politique motocycliste (CAPM), Christian Bergeron, n'a pas mâché ses mots en entrevue à LCN pour décrier la situation.

«C’est décourageant de voir que les gens de la SAAQ se paient des bonis juteux. Ça fait des années qu’on discute avec eux, qu’on propose des solutions pour diminuer les accidents, mais ils font la sourde oreille», s’est enflammé M. Bergeron.

Son groupe dénonce les hausses de tarifs d'immatriculation imposées depuis quatre ans aux motocyclistes.

Réactions à Mon Topo

À la question «Que pensez-vous de ces bonis accordés aux dirigeants de la SAAQ?» les téléspectateurs et les internautes ont répondu en majorité qu’on devrait carrément abolir cette mesure dans les services publics, parce que le salaire de base est déjà élevé.

«Je trouve inacceptable que les employés de l'État soient salariés avec bonifications, écrit Evelyne, de Saint-Hyacinthe à Mon Topo. J'estime que la part d'impôt qui s'envole de mon mince gain hebdomadaire doit être géré de façon impartiale.» Simon Houle-Rougier s'interroge. «S'ils ont besoin de 15 000$ par année pour être motivés, où les gens comme moi trouveront- ils leur motivation avec toutes ces hausses de tarifs?»

Les motocyclistes sont les plus en colère. Ils ne comprennent pas pourquoi on leur impose des hausses de tarifs d'immatriculation aussi importantes alors que les dirigeants reçoivent d'imposantes primes.

«Je suis choqué, même furieux de voir à quoi sert la prime extravagante que je paie pour l'immatriculation de ma moto sport: remplir les poches des dirigeants», nous dit André Roux, de Trois-Rivières.

Jean Bottari, préposé aux bénéficiaires depuis 27 ans, pense que les gens qui travaillent directement avec les patients dans les hôpitaux mériteraient eux aussi ce genre de bonis. «J'aimerais bien, moi aussi, avoir une prime au rendement.»

(TVA Nouvelles et Le Journal de Montréal)

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