Réalités ABUSEURS les journaux : des sentinelles

Pas de prison pour la taupe de la SAAQ

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Marc Pigeon Le Journal de Montréal

Solitaire et ayant une faible estime d'elle-même, une ex-employée de la SAAQ est devenue une proie facile pour une organisation criminelle, qui en a fait une taupe.

Un juge vient de lui éviter la prison, séduit notamment par les activités bénévoles de l'accusée.

 

Manon Labelle, 52 ans, de Saint- Jérôme, travaillait comme préposée à l'immatriculation depuis 13 ans, lorsqu'elle a été arrêtée, en 2006, après avoir été recrutée, amadouée et utilisée par un réseau de voleurs de véhicules lourds de grande valeur.

 

C'était tout juste deux ans après s'être séparée d'un conjoint violent qui l'avait soumise et amenée à vivre en vase clos pendant 19 années, écrit le juge Valmont Beaulieu dans un jugement rendu ces derniers jours.

 

À cette époque, Mme Labelle avait peu d'amis et une faible estime d'elle-même. En fréquentant un salon de bronzage, elle se lie d'amitié avec la propriétaire, Chantal Althot, qui l'invite même parfois à souper.

 

C'est là qu'elle rencontre Maxime Brisebois, le conjoint de Mme Althot et, surtout, le cerveau de l'organisation. Elle y rencontre aussi d'autres amis du couple... membres eux aussi de l'organisation.

 

Ses nouveaux amis la gâtent beaucoup et elle prend goût à ces attentions et à ce niveau de vie élevé.

 

C'est dans ce contexte qu'elle accepte de commettre des crimes, question de ne pas décevoir.

 

Conseils et transactions

 

Durant huit mois, elle conseille l'organisation sur la fabrication de faux documents. À 15 reprises, elle fait des transactions illégales et parvient ainsi à immatriculer sept véhicules lourds volés. Chaque transaction lui rapporte 200 $.

 

Après l'avoir épiée pendant un an, les policiers l'ont arrêtée au cours du projet Piranha, en mars 2006. Un court séjour en cellule s'est avéré traumatisant pour elle.

 

Le juge Beaulieu retient les bonnes valeurs de l'accusée, travaillant auprès des handicapés et bénévole auprès d'un aîné.

 

Durant les 18 mois de sa peine dans la collectivité, il lui sera interdit de sortir, sauf pour aller travailler, pour des raisons médicales ou pour faire des emplettes. Il lui est aussi interdit de parler au téléphone plus de 15 minutes à la fois.

 

 

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