Accidentés LA SAAQ et Marisol.L.G Marisol en 2018-2019

1.2 l’hôpital et ses erreurs grossières

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À mon arrivée à l’hôpital, pour une raison que j’ignore, je pensais que c’était un jeu télévisé, c’est pour vous dire à quel point j’étais perdu, c’est alors que j’ai vu mon conjoint, que j’ai compris qu’il se passait quelque chose de sérieux. Je n’aurais pu vous dire à ce moment, si c’était l’été ou l’hiver, la date, mon jour de naissance, l’âge de mes parents et même celle de mon fils, je sentais plus ou moins mon corps, c’était difficile de mettre un mot sur mes membres, les gens parlaient vite et me déplaçaient de tout bord, tout côté, je ne comprenais rien, vraiment rien.

C’est alors que la troisième erreur médicale survient et comme les deux premières, elle me nuira elle aussi dans l’avenir et dans mon dossier de la SAAQ. Alors, que je me sentais coincée au niveau du cou, on m’expliquait que j’avais un carcan pour protéger mon cou et ma colonne. J’ai donc exprimé ce que je pensais de ce carcan, je n’en voulais pas, un point c’est tout. J’allais bien, je voulais aller jouer au tennis, et je prétendais ne pas avoir mal, alors même que je criais pour la morphine.

 

L’erreur qui suit est presque risible, depuis quand le patient en état de choc peut décider lui-même qu’il va bien, quand couché sur une civière, il se croit capable de jouer au tennis. À ma demande et ce sans examen au préalable, on m’enleva le carcan. Et au même moment on passa au-dessus d’une batterie de tests nécessaires dans un trauma comme le mien. On a cru plus urgent de m’envoyer en salle d’opération pour une fracture ouverte à l’humérus gauche. Mais avant, on devait faire une radiographie afin de s’assurer que la fracture était bel et bien une fracture ouverte. Les ambulanciers auraient pourtant pu le confirmer alors que mes bras étaient désarticulés et que mon os sortait prendre de l’air comme si de rien était.

En route vers la radiographie mon frère arrivait à l’hôpital pour soutenir mon conjoint, dans la salle d’attente, ils entendirent un cri terrifiant, ils m’en parlent encore aujourd’hui. On avait oublié de me stabiliser, ce qui fait que lors de mon transfert, mon bras à tombé dans le vide entre les deux civières et croyez-moi à ce moment, j’étais si mince que je pesais une plume, alors ce n’était pas mon embonpoint qui avait causé le manque de finition.

 

 J’ai appris par la suite, que j’aurais dû être stabilisée avant d’être transférée, alors, chute de pression, une infirmière perd connaissance en voyant mon bras et les urgences sont donc appelés en renfort et les équipes s’engueulent par-dessus moi, alors qu’à mon humble avis, ça aurait pu attendre ma dose de morphine au moins, non !?

Radiographie. Confirmation de la fracture ouverte. Opération d’urgence. Je crois que le chirurgien orthopédiste est un acteur, donc tout va pour le mieux, j’imagine. Aucun autre test ne sera passé pour le moment et pour les prochaines semaines non plus.  

À la suite de mon opération, je suis amenée à une chambre à l’étage de l’orthopédie. Un médecin est en charge, de l’étage, un homme d’une cinquantaine d’année petit, et très bref dans ses échanges, qui abordaient seulement le sujet de mon bras gauche prétendant alors que j’avais subi les tests nécessaires au niveau du dos et du cou. On s’entend, qu’avec mes dix minutes durant lesquelles j’étais éveillée dans une journée, je préférais me fier à lui qu’à moi, je ne me sentais pas assez expérimentée au niveau médical pour pouvoir m’auto-diagnostiquer, mais je n’avais aucune image de ces examens, aucun souvenir. Du même coup, à chacun de mes réveils, je me demandais pourquoi j’étais à l’hôpital et chaque fois on devait m’expliquer le pourquoi. 

 

Comme vous pouvez le constater les empreintes dont je vous parlais plus tôt arriveront plus tard, peu à peu. Des images en boucle qui me hanteront jusqu’à ce jour, puisque je n’ai jamais pu m’en débarrasser quoi qu’aujourd’hui, j’en souffre moins quand elles repassent.

Pour en revenir aux soins que je recevais sur l’étage de l’orthopédie, ils se limitaient à des séances d’évaluation en ergothérapie et à des visites du chirurgien qui m’avait opérée, qui lui, commençait à se poser des questions sur ma paralysie puisque je n’arrivais pas à me lever le torse, marcher, me tenir assise en équilibre. Bref, j’étais couchée et je ne bougeais pratiquement pas. J’étais extrêmement souffrante et j’avais clairement des problèmes d’orientation et de pertes de mémoire. Pour ce qui était des pertes de mémoire, il était fort possible que je sois en état de choc, donc ce n’était pas inquiétant.

Au même moment, sur mon étage, une infection faisait rage, le médecin en charge de l’étage se précipitait à donner le plus de congés possibles tous les matins. Une nuit, aux petites heures du matin, je me fis réveiller par ce médecin et j’avais peine à croire ce qui se passait lorsqu’il me signa un congé, avec une prescription, et me demanda de partir chez moi. J’étais à ce moment assez consciente pour savoir que l’infection était dans ma chambre et savais aussi que le médecin, avait négligé certains patients puisque j’avais entendu des infirmières en parler cette même nuit.

Donc, il signa trois congés, je crois, dans cette même chambre au beau milieu d’une nuit. Le patient face à moi, rageait dans son lit puisque lui non plus ne pouvait bouger. Lorsque le médecin revint dans la chambre avec mes papiers, je lui demandais alors comment j’allais faire pour monter les trois marches qui m’amenait à ma résidence. Il me répondit alors, d’un air un peu baveux. « T’as juste à demander à quelqu’un de te construire un ascenseur, ok ? Bye ! ».

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