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1989 changements en réadaptation par la saaq

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Une article de Marc Giroux, m.d.,

Directeur des services médicaux et de la réadaptation

UNE PRÉOCCUPATION MAJEURE A LA RAAQ:

LA RÉADAPTATION DES VICTIMES AYANT SUBI UN T.C.C.

 

Marc Giroux, m.d.,

Directeur des services médicaux et de la réadaptation

 

Depuis 1980, la Régie de l'assurance automobile du Québec a fait, de la réadaptation des victimes de la route qui ont subi un traumatisme cranio-cérébral, une préoccupation majeure. Cette clientèle a bénéficié, depuis, de programmes de réadaptation réguliers, tels que:

 

× remboursement des frais d'études, de recyclage ou de formation;

× adaptation des lieux de travail ou d'études;

× remboursement des frais d'acquisition d'équipements nécessaires à l'intégration sociale et professionnelle;

× adaptation du véhicule automobile, etc.

 

Cependant, l'intégration sociale et le retour aux activités s'avéraient particulièrement difficiles pour cette clientèle, plusieurs facteurs rendant leur problématique très complexe:

 

× âge peu élevé de la clientèle;

× variation de la gravité des séquelles d'un individu à l'autre;

× durée de la réadaptation pouvant s'échelonner sur plusieurs années;

.atteintes à de nombreux plans (cognitif, perceptif, physique, émotif, affectif, comportemental).

 

Afin d'éclairer la Régie sur les besoins des victimes qui ont subi un traumatisme cranio-cérébral. un comité de travail a été constitué en 1985. Celui-ci a constaté :

 

× une pénurie des ressources pouvant répondre aux besoins de cette clientèle après la phase de stabilisation de l'état physique et neurologique;

× un manque de coordination et de continuité des services entre les ressources;

× des durées d'attente parfois de plusieurs mois pour obtenir des services;

× un manque d'expertise des intervenants, sauf exception, sur le plan de la formation académique ou de la formation continue.

 

Il existait donc un besoin pressant de développer un programme structuré pouvant maximiser les chances de récupération et de retour aux activités des victimes d'un traumatisme cranio-cérébral.

 

De par son expérience accumulée (plus de 880 des victimes de la route qui sont hospitalisées à chaque année ont un diagnostic principal de traumatisme cranio-cérébral), la Régie était donc bien placée pour stimuler le développement des services auprès de cette clientèle. D'ailleurs, cette volonté reflète bien l'esprit de l'article 46 de la Loi sur l'assurance automobile.

 

" Article 46:

 

La Régie peut prendre les mesures nécessaires et faire les dépenses qu'elle croit opportunes ou convenables pour contribuer à la réadaptation des victimes, atténuer ou faire disparaître toute incapacité résultant d'un dommage corporel et faciliter le retour à la vie normale et leur réinsertion dans la société et sur le marché du travail. "

 

Ainsi, depuis 1987, 100 nouvelles places de réadaptation ont été créées pour cette clientèle, grâce à des ententes signées avec 13 établissements du réseau de la santé, permettant à près de 175 clients de bénéficier de services à la fois sur une base interne ou externe. Ceci représente un investissement annuel atteignant 4,4M $ en 1989.

 

Ce programme permet aux victimes de traumatisme cranio-cérébral de recevoir des services intégrés visant la réadaptation fonctionnelle, l'intégration sociale et le retour à l'activité.

 

L`opérationnalisation du programme pour chacun des bénéficiaires est coordonnée par le conseiller en réadaptation qui achemine la référence. participe à l'élaboration des objectifs d'intervention et assure le suivi du client après sa sortie du programme.

 

D'autre part, la Régie, en collaboration avec le Fonds de la recherche en santé du Québec, accorde une aide de 1,25M $ à une équipe de chercheurs dans le but de développer des outils permettant d'établir l'état et les progrès de la personne durant son processus de réadaptation.

 

En conséquence, on peut déjà constater qu'un intérêt s'est rapidement déployer autour de la problématique des victimes d'un traumatisme cranio-cérébral au Québec. La quantité et la qualité des services se sont considérablement améliorées. Des approches variées, adaptées au type de clientèle, aux ressources disponibles et aux caractéristiques de chaque région ont pris forme dans les équipes qui se sont constituées.

 

Cette étape initiale d'implantation du programme étant à toutes fins pratiques complétée, la Régie s'interroge sur les améliorations qu'il est possible d'y apporter. Certaines préoccupations se dégagent actuellement concernant :

× les clients qui sont retournés à domicile après l'hospitalisation, sans être évalués de façon globale ou sans obtenir les services de réadaptation dont ils ont besoin;

× les délais d'intervention lors des différentes phases; par exemple, en phase de réadaptation fonctionnelle, les interventions devraient commencer dès que l'état physique et neurologique de la victime est stabilisé;

× la participation des familles à la planification des interventions; la formation, le support et l information qu'elles reçoivent;

× l'évaluation du programme qui doit devenir un processus continu.

 

Il est de la responsabilité de la Régie de favoriser une récupération rapide et la plus grande autonomie possible, selon le potentiel de récupération, chez ses victimes ayant un traumatisme cranio-cérébral. Cependant, la Régie ne peut solutionner toutes les difficultés pour ces victimes et leur famille : il s'agit d'une problématique complexe à laquelle des solutions ne peuvent être trouvées qu'en concertation avec les ressources du réseau et l'engagement des intervenants.

 

Référence : Propos de réadaptation, vol. 8, no 3, décembre 1989, p. 6.